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Nakanishi T, Pigazzini S, Degenhardt F, Cordioli M, Butler-Laporte G, Maya-Miles D, et al.
J Clin Invest. 2021;131(23):e152386.

Age-dependent impact of the major common genetic risk factor for COVID-19 on severity and mortality.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact d’un facteur génétique majeur de susceptibilité pour la COVID-19 sur la gravité de la maladie, en tenant compte de l’âge des patients. En combinant les données individuelles de 13 424 patients COVID-19 (dont 6 689 hospitalisés) provenant de 17 cohortes internationales, les chercheurs ont examiné l’association du marqueur génétique rs10490770, situé sur le chromosome 3, avec la mortalité et les complications liées au COVID-19. Les résultats montrent que les porteurs de l’allèle à risque avaient un risque accru de mortalité générale (HR = 1,4) et de complications graves comme l’insuffisance respiratoire sévère (OR = 2,0). Chez les individus de moins de 60 ans, l’effet du marqueur était particulièrement prononcé, avec un risque significativement plus élevé de décès ou d’insuffisance respiratoire sévère (OR = 2,6). L’inclusion du gène à risque a amélioré la prédiction des issues graves, suggérant son utilité dans la gestion clinique des risques.

Niemi MEK, Karjalainen J, Liao RG, Neale BM, Daly M, Ganna A, et al.
Nature. 2021 Dec;600(7889):472‑7.

Mapping the human genetic architecture of COVID-19.

Cette étude examine l’impact de la génétique humaine sur l’infection par le SARS-CoV-2 et la gravité du COVID-19, en s’appuyant sur une collaboration mondiale de chercheurs. À travers trois méta-analyses d’association du génome entier, impliquant jusqu’à 49 562 patients provenant de 46 études internationales, 13 loci génétiques significatifs ont été identifiés, associés à l’infection par le SARS-CoV-2 ou à des manifestations graves du COVID-19. Plusieurs de ces loci sont liés à des maladies pulmonaires, auto-immunes ou inflammatoires. Des analyses de randomisation mendélienne ont mis en évidence un rôle causal du tabagisme et de l’indice de masse corporelle dans la gravité du COVID-19, mais pas pour le diabète de type II. Cette étude souligne l’importance de la collaboration internationale dans la découverte de facteurs génétiques associés aux maladies émergentes, ouvrant la voie à de futures avancées pour la gestion de pandémies ou d’autres maladies complexes.

Povysil G, Butler-Laporte G, Shang N, Wang C, Khan A, Alaamery M, et al.
J Clin Invest. 2021;131(14):e147834.

Rare loss-of-function variants in type I IFN immunity genes are not associated with severe COVID-19.

Cette étude a examiné l’association entre des variantes rares prédites de perte de fonction (pLOF) dans 13 gènes candidats, impliqués dans les voies TLR3 et IRF7 dépendantes de l’IFN de type I, et les cas graves de COVID-19. Après avoir effectué un séquençage exomique ou génomique sur 1 864 cas de COVID-19 (713 cas graves et 1 151 cas légers) et 15 033 témoins appariés en fonction de l’ascendance, les chercheurs ont constaté qu’une seule mutation rare pLOF était présente parmi les 713 cas graves. Aucun enrichissement de variantes pLOF n’a été observé dans les cas graves par rapport aux témoins ou aux cas légers. En conclusion, aucune preuve d’association n’a été trouvée entre ces variantes rares et la sévérité du COVID-19, contredisant une hypothèse précédente qui suggérait que de telles variantes pourraient expliquer jusqu’à 3,5 % des cas graves.

Kosmicki JA, Horowitz JE, Banerjee N, Lanche R, Marcketta A, Maxwell E, et al.
Am J Hum Genet. 2021 Jul 1;108(7):1350‑5.

Pan-ancestry exome-wide association analyses of COVID-19 outcomes in 586,157 individuals.

Cette étude explore les associations entre des variants génétiques rares et sept issues cliniques de la COVID-19 en utilisant des données de séquençage exomique de 586 157 individus, dont 20 952 atteints de COVID-19. Malgré l’analyse de gènes impliqués dans la voie de l’interféron, des loci de susceptibilité et des gènes immunologiques pertinents, aucune association significative n’a été identifiée avec des variants rares, suggérant qu’aucun effet détectable n’est associé à ces variants dans cette étude. Les analyses seront mises à jour avec des données supplémentaires disponibles

Butler-Laporte G, Nakanishi T, Mooser V, Renieri A, Amitrano S, Zhou S, et al.
Int J Epidemiol. 2021 Mar 3;50(1):75‑86.

The effect of angiotensin-converting enzyme levels on COVID-19 susceptibility and severity: a Mendelian randomization study.

This Mendelian randomization study investigated whether genetically decreased serum ACE levels influence susceptibility to or severity of COVID-19, aiming to clarify the safety of ACE inhibitors during the pandemic. Genetic variants near the ACE gene, explaining 18–37% of ACE level variance, were identified from the ORIGIN trial and the AGES cohort. These variants were tested against COVID-19 outcomes using large GWAS datasets (up to 960,186 individuals). No significant associations were found between lower ACE levels and COVID-19 susceptibility, hospitalization, or severity. Results were consistent across multiple sensitivity analyses. These findings suggest that ACE inhibitors do not increase COVID-19 risk and support their continued use during the pandemic.

Rébillard RM, Charabati M, Grasmuck C, Filali-Mouhim A, Tastet O, Brassard N, et al.
J Clin Invest. 2021;131(8):e145853.

Identification of SARS-CoV-2–specific immune alterations in acutely ill patients.

Cette étude a comparé les profils immunitaires des patients hospitalisés pour une infection aiguë par le SARS-CoV-2 avec ceux de patients atteints d’autres maladies aiguës et de témoins sains. À l’aide de la cytométrie en flux, plusieurs dysrégulations des sous-ensembles de cellules immunitaires ont été observées, notamment une diminution des proportions de cellules T, qui étaient similaires entre l’infection par le SARS-CoV-2 et d’autres maladies aiguës. Cependant, des différences spécifiques ont été identifiées dans les sous-ensembles myéloïdes et lymphocytaires, associées au statut SARS-CoV-2, telles qu’une proportion élevée de neutrophiles matures/activés ICAM-1+, de monocytes ALCAM+ et de cellules T CD8+CD38+. Certaines altérations immunitaires spécifiques au SARS-CoV-2 ont montré des corrélations avec la sévérité de la maladie, l’issue clinique à 30 jours et la mortalité. Ces résultats fournissent une compréhension des dysrégulations immunitaires spécifiquement liées à l’infection par le SARS-CoV-2 et ouvrent la voie au développement de biomarqueurs pour stratifier les patients COVID-19 à risque de mauvais pronostic, tout en mettant en lumière des cibles thérapeutiques potentielles.

Zhou S, Butler-Laporte G, Nakanishi T, Morrison DR, Afilalo J, Afilalo M, et al.
Nat Med. 2021 Apr;27(4):659‑67.

A Neanderthal OAS1 isoform protects individuals of European ancestry against COVID-19 susceptibility and severity.

Pour identifier les protéines circulantes influençant la susceptibilité et la gravité du COVID-19, nous avons mené une étude de randomisation mendélienne (RM) à deux échantillons, analysant rapidement des centaines de protéines circulantes tout en réduisant les biais dus à la causalité inversée et aux confusions. Dans un échantillon de 14 134 cas et 1,2 million de témoins, nous avons observé qu’une augmentation d’une unité d’écart-type des niveaux de OAS1 était associée à une réduction de la mortalité ou de la ventilation en raison de la COVID-19 (odds ratio (OR) = 0,54, P = 7 × 10^-8), des hospitalisations (OR = 0,61, P = 8 × 10^-8) et de la susceptibilité (OR = 0,78, P = 8 × 10^-6). Une étude de cas-témoins réalisée auprès de 504 individus a confirmé que des niveaux plus élevés de OAS1 plasmatiques en état non infectieux étaient associés à une réduction de la susceptibilité et de la gravité de la COVID-19. Des analyses supplémentaires ont suggéré qu’un isoforme néandertalien de OAS1 dans les individus d’ascendance européenne conférait cette protection. Ainsi, les données issues de la RM et de l’étude cas-témoins soutiennent un rôle protecteur de OAS1 contre les issues graves de la COVID-19, et des agents pharmacologiques augmentant les niveaux de OAS1 pourraient être priorisés pour le développement de médicaments.

Butler-Laporte G, Nakanishi T, Mooser V, Morrison DR, Abdullah T, Adeleye O, et al.
PLOS Medicine. 2021 Jun 1;18(6):e1003605.

Vitamin D and COVID-19 susceptibility and severity in the COVID-19 Host Genetics Initiative: A Mendelian randomization study.

Les niveaux accrus de vitamine D, mesurés par le 25-hydroxyvitamine D (25OHD), ont été suggérés comme un facteur protecteur contre la COVID-19, mais les études observationnelles sont sujettes à des biais de confusion. Cette étude a utilisé la randomisation mendélienne (MR) pour évaluer l’effet causal des niveaux circulants de 25OHD sur la susceptibilité et la sévérité du COVID-19. À partir des données génétiques de 443 734 individus, aucun lien significatif n’a été observé entre une augmentation génétiquement déterminée des niveaux de 25OHD et le risque d’infection, d’hospitalisation ou de forme sévère de COVID-19. Ces résultats, confirmés par plusieurs analyses de sensibilité, suggèrent que la supplémentation en vitamine D ne constitue pas une stratégie efficace de prévention ou de traitement de la COVID-19, et que d’autres approches thérapeutiques devraient être priorisées dans les essais cliniques.

Knoppers B, Beauvais M, Joly Y, Zawati MH, Rousseau S, Chassé M, et al.
Journal of law and the biosciences. 2020 May 8;7:lsaa020.

Modeling consent in the time of COVID-19.

Cet article propose une approche en trois volets pour le consentement à la biobanque dans la recherche sur la COVID-19, reliant les patients COVID-19, les patients atteints de maladies respiratoires/infectieuses et les participants à des études longitudinales. Il explore différentes stratégies de consentement et décrit un modèle d’accès aux échantillons et données, adaptable aux cadres juridiques locaux. L’objectif est de créer une infrastructure de recherche favorisant une science ouverte, transparente et robuste pour mieux comprendre et répondre à la pandémie.

Hultström M, Lipcsey M, Morrison DR, Nakanishi T, Butler-Laporte G, Chen Y, et al.
Critical Care. 2022 Oct 21;26(1):322.

Dehydration is associated with production of organic osmolytes and predicts physical long-term symptoms after COVID-19: a multicenter cohort study.

Cette étude examine l’impact de la déshydratation sur la réponse physiologique d’estivation et ses implications pour la COVID-19. En analysant 374 patients des soins intensifs d’Uppsala et 1052 patients de la Biobanque québécoise de la COVID-19 (BQC19), les résultats montrent que la déshydratation aiguë est corrélée à une augmentation des osmolytes organiques et à des complications graves. La déshydratation est plus fortement liée aux symptômes physiques du long COVID qu’aux symptômes mentaux. L’analyse métabolomique révèle une augmentation des acides aminés, suggérant une dégradation protéique associée à l’estivation.